Dès le départ ce mouvement a été exproprié, catégorisé et défini par la presse.

Il serait celui de l'extrême-droite, de vieux beaufs vulgaires et racistes, uniquement obnubilés par leur confort personnel et l'or noir transformé pour leurs carrosses. Les journalistes sont avides de formules bidons, alors quand il s'agit de qualifier un mouvement social, une révolte populaire, ils n'y vont pas de main morte. Ils s’appelleraient donc "les gilets jaunes". Oui difficile de faire plus ridicule. Et tellement déconnecté de la réalité sociale que ce mouvement recouvre. Joli tour de passe-passe cela dit. Alors qu'il aurait pu s'appeler "mouvement pour l'égalité ", le voilà affublé d'une vieille sappe fluo, un blaze de perdant.

Donc ce serait un mouvement de vieux réacs pollueurs individualistes et racistes? Pourtant personne n'est capable ici d'identifier le patient zéro. D'où l'info est-elle partie? Qui a voulu se l'approprier en premier? Personne ne sait. Mais les journalistes savent. Car c'est leur métier d'être bien informés. Alors nous voici repus d'une réalité violente et anxiogène : ce mouvement est peuplé de gens dangereux, il y a des morts, des "centaines de blessés", des menaces, des insultes. Les unes se multiplient. Et se ressemblent. Toutes nous invitent à voir ces revendications comme viles et grossières, ce mouvement comme éphémère et divisé. Pourtant, on parle de plus de 300.000 manifestants. Euh gilets jaunes. Comme s'il n'y avait rien derrière ces gilets. Pas de smicards, pas d'ouvriers sous-payés pendant que leurs patrons se gavent, pas de travailleurs pauvres, pas de retraités asphyxiés, pas de révoltés. Comme s'il n'y avait que le prix du carburant. Comme si c'était la seule revendication entonnée. Nous voilà donc entourés de 300.000 réacs, assoiffés d'asphalte et d'essence, buteurs de piafs, ratonneurs, homophobes, égoïstes et destructeurs de planète.

Étonnant angle de vue que celui de cette presse? Pas vraiment. Elle représente une caste, celle qui survole la réalité, se l'approprie et la dicte. Car la plupart continue de manger dans la main de Macron. Elle préfère déterrer les comptes de campagne de Mélenchon plutôt que de s'attarder sur l'affaire Benalla. Pourtant l'un des deux détient l'éxécutif. Elle préfère chier sur ceux qui se mobilisent plutôt que de faire des sujets sur les inégalités croissantes qui sont pourtant, elles, visibles, chiffrables et incontestables. Elle préfère présenter des hommes et des femmes révoltés comme des "gilets jaunes" braillards et villageois. Car quand bien même certains souhaiteraient valider cette réforme Macron (et ils auraient bien tort), nous leur rétorquerions, avec François Ruffin, "rends l'ISF d'abord". Première mesure prise par Emmanuel le gestionnaire. Cadeau aux plus riches et charcutages de smicards...? Hummm. Pas besoin d'être politologue ou sociologue pour comprendre ici qu'il s'agit de retour d'ascenseur et d'une nouvelle captation des richesse.

Et le couplet sur l'écologie... quelle bonne blague. Macron écolo? Il n'y a guère qu'un vieux Cohn-Bendit rabougri et fidèle à la traitrise pour vouloir croire à cette friponnerie. Pour une écologie réelle il faudrait changer nos modes de consommation, nos modes de production, notre rapport au travail, à la productivité, au bien-être. Tu veux plus polluer? Développe, quadrille le territoire de transports en communs propres, gratuits et efficaces. Et pas des cars Macron s'il te plait petit fdp. Parce que taxer le carburant ne changera pas l'utilisation de la voiture tout le monde le sait. Personne ne pollue par plaisir. Hypocrisie et inégalité fiscale.

Un jour les journalistes devront répondre de leur collaboration.

En attendant, un petit florilège.

 

"Gillets jaunes" : la presse unanime (ou presque)
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